Oh le beau sujet ! On voit venir les désaccords et engueulades, gardez donc en tête
que je ne donne que mon point de vue et que je serais ravi d'avoir le votre en commentaires.
C’est un point important du travail et pour ceux qui ne seraient pas encore équipés ou plus probablement qui souhaiteraient acquérir des outils plus professionnels, je mets à disposition un tour d’horizon du matériel adéquat pour cet exercice particulier.
J’insiste bien sur le fait que les caractéristiques des différents boîtiers et objectifs sont jugées en fonction des besoins de la photo d’intérieur, pas de manière générale, du coup si j'affirme qu'un tel est "décevant", ce sera dans ce cadre précis uniquement.
Certains d’entre vous souhaiteront peut-être savoir ce que j’utilise et comme je suis
pénible, je vais répondre 'ça dépend" ! Soyons sports, dans l'écrasante majorité des cas, un Nikon D750 équipé d’un Nikkor 14-24mm f/2,8G ED, ainsi qu’un pied en aluminium équipé d’une tête
légère.
Et oui, je suis "un jaune", mais j'ai de très bon amis chez Canon...
L’objectif est un petit bijou, idéal pour ce type de travail tant par son piqué, que par sa luminosité ou sa focale. Le boîtier plein format permet, je l’ai déjà évoqué, de conserver la focale minimale (pas de coefficient de conversion) et la qualité de celui-là m’autorise également à monter dans les ISO sans craindre de générer du bruit (jusqu’à un certain point évidemment).
J'utilise d'ailleurs bien plus volontiers mon D750 que mon D810 et anciennement D800 (je sais, je suis nul, je n'ai pas acheté le D850, que voulez vous...). La chasse au pixels est un argument commercial intéressant et un capteur très pixelisé peut-être un vrai bonheur... pas ici ! Entre les micro flous de bougé et le bruit ramassé, c'est très contre-productif !
Donc, à-moins d'avoir une raison valable (un tirage gigantesque, besoin de faire snob dans un environnement élitiste, vous ne voulez investir que dans un boîtier et vous voulez le top pour le reste de vos activités, etc.), il n'y a aucun intérêt à aller chercher si haut.
Le pied de qualité en aluminium respire la fiabilité et est venu remplacer un concurrent en carbone tressé avec lequel j’ai beaucoup baroudé... et qui a rendu l'âme (RIP).
Ce choix correspond aussi à une opportunité ponctuelle, car l’aluminium est plus lourd à porter, donc à manipuler, mais il est logiquement moins cher, plus solide et la gêne occasionnée reste limitée pour ce type d’activité. La tête est simple, légère et facile à manipuler, elle convient donc largement pour un investissement limité.
En revanche, au moment de le trimballer sur des montagnes et autres volcans avec tout
le reste, c'est une autre histoire... Pourquoi diable nous boursoufle-t-il avec ces commentaires me demanderez-vous ? Pour vous enjoindre à réfléchir à un investissement "pour la photo
immobilière exclusivement" d'une part et dans le cadre général de vos activités photographiques de l'autre.
Abordons maintenant le « matériel idéal », marque par marque.
Les Boîtiers
Nikon
Restons chez Nikon pour commencer. Vous l'aurez compris, c'est de loin la marque que je connais le mieux, pour avoir tripoter beaucoup de matériel chez eux, pendant longtemps, dans des conditions variées. Dans la plupart des autres cas, ce fut ponctuel, voire, je me suis uniquement basé sur de nombreux tests et avis extérieurs, ce qui reste donc "théorique".
Aujourd’hui le D810 (environ 3000€) est avantageusement remplacé par le
D850 (environ 3600€) dont la sensibilité serait encore meilleure et qui
embarque pas mal de nouveautés comme le focus staking intégré. Note que le D800 encore extrêmement agréable présente des défauts sensibles par rapports à son grand frère, notamment une gestion
moins bonne du bruit et un miroir beaucoup plus violent ! D'où des prises de vues en très basses vitesses potentiellement rendues floues par le choc du miroir.
Avec la dynamique, la sensibilité est un facteur déterminant, mais que
dire du D750 (environ 1800€) voire du D610 (environ 1250€) ? Eh bien dans le cadre exclusif de la photographie
d’intérieur, la différence de prix est plus importante que les inconvénients technologiques ! Leurs caractéristiques sont assez proches (bien que sensiblement inférieures) et il y a fort à parier
que personne ne verra la différence dans la majorité des cas.
En clair, si vous cherchez à vous lancez exclusivement dans « la photographie d’intérieur de masse », équipez-vous d’un des deux « petits » plein formats qui vous reviendront moins cher pour commencer.
En revanche, comme je le mentionnais plus tôt, cette activité n’est qu’une partie d’un tout et même souvent qu’un moyen de s’offrir du matériel de rêve ou d’amortir les frais divers inhérents à la photographie d’art ! Eh oui… nous n’avons pas tous le privilège de pouvoir généreusement offrir 100 de nos clichés à Reporter Sans Frontières !
On pourra donc s’offrir mieux (ou plus), sans se retrouver dans le rouge ! Et nous savons bien que les occasions sont rares… Si telle est votre situation, jetez tout de même un coup d’œil sur le D850, c’est une petite merveille dont on ne se lasse pas (je vous promets) ! Attention évidemment à ne pas rogner sur la qualité de(s) l’objectif(s) au profit du boîtier, ce genre d’outil ne tolère pas la médiocrité.
Quid de la gamme D4, D4s et D5 ? Voilà également des boîtiers de très haute qualité, dont la sensibilité est un vrai bonheur, mais… n’envisagez cette option que
si vos autres utilisations justifient cet investissement. Ils sont déraisonnablement dispendieux en comparaison de ce qu’ils apportent pour ce type de
photographie, j’insiste. Si vous avez besoin de faire de la photographie de sport ou animalière, vous bénirez ces boîtiers, mais chaque déclenchement "coûte plus cher" et vous ne serez pas mieux
payé pour un appartement...
La prise en main et les menus Nikon me conviennent, mais, soyons honnêtes : lorsqu’on aborde un certain niveau de qualité, les différences entre fabricants se font discrètes… Alors passons rapidement en revue le haut de gamme des « confrères », en commençant par le concurrent numéro 1 : Canon.
Canon
Sans surprise, le Graal (ou le bocal à anchois si on en croit Perceval), c’est le 5D mark IV. On le trouve pour approximativement 3200€ actuellement. Je donne des prix à titre indicatif, évidemment, ça varie dans le temps.
C’est évidemment une machine magnifique qui fera des miracles une fois équipée du 11-24mm EF f/4 L USM, dont le seul petit défaut est le manque de luminosité. En revanche, son prix est exorbitant pour l’usage exclusif de la photo de biens immobiliers et ses performances, notamment en terme de dynamique sont « décevantes ». Possesseur du Mark III, vous n’avez aucun intérêt à investir.
Que dire des versions 5DS (3500€) et 5DS R (3800€) sinon qu’elles sont à la fois remarquables et sans avantage suffisant pour justifier leur achat en ce qui nous concerne ? La série des EOS 1Dx, 1Ds et 1Dc, présente le même genre d’avantages et d’inconvénients que les D4s et D5 chez Nikon. A moins d’avoir un autre usage de ces appareils, l’investissement est disproportionné.
Quelle alternative au 5D Mark IV et Mark III ? Le Mark II ! Plaisanterie mise à part, ceux qui en possèdent déjà un ou qui trouvent une belle opportunité, sachez que cet appareil est toujours compétitif et sera amplement satisfaisant, même s’il est légèrement moins performant que ses remplaçants.
L’économie réalisée peut largement valoir le coup. Cela-dit, le « petit frère » du Mark III chez Canon, c’est l’EOS 6D (environ 1400€). Un boîtier un peu moins performant que D750, mais de grande qualité et nettement plus accessible que la perle de la marque. Très bon rapport qualité/prix.
Sony
Penchons-nous sur le cas de Sony, le dernier des trois « majors » de l’ère numérique et plus précisément sur son fameux α7R III ? C’est un joyau (d’une valeur approximative de 3300€) ! Il concurrence sans rougir le D850. Son « gros » point faible réside dans l’autonomie, mais dans le cas qui nous occupe, une ou deux batteries supplémentaires n’ont rien d’effrayant (il est de toute façon improbable que vous en ayez besoin). C’est un très bel outil qui fournira en revanche des fichiers particulièrement lourds donc plus longs à traiter ou nécessitant un matériel informatique plus performant.
Son prédécesseur l'α7R II est une excellente machine de course également avec
des caractéristiques proches et des "défauts" similaires. Aucun intérêt d'acheter le nouveau ni d'ailleurs d'investir dans celui-ci pour la photo immobilière.
L’alpha 7R nettement moins dispendieux (mais difficile à trouver désormais) est une alternative plus qu’intéressante tant ses qualités sont proches de son remplaçant. On passera sur l’α7SII dont le prix élevé (environ 3400€) le met en concurrence avec l’α7RII qui lui est largement supérieur. Bien que moins cher (environ 2000€), la première version, soit l’α7S est trop nettement dominée par l’alpha 7R pour être intéressante.
L’α7II possède également une stabilisation du capteur
potentiellement utile, ainsi que des caractéristiques compétitives pour un prix équivalent à l’α7R. On perd en revanche sensiblement en nombre de Mégapixels, mais comme je l'ai déjà dit, ce n'est que très rarement un problème.
C'est donc une solution très appétissante.
L’Alpha 7 est aussi une alternative intéressante, avec notamment une très belle dynamique et un prix tout à fait appréciable, si vous arrivez à mettre la main dessus. Il présente quelques défauts, à commencer par une sensibilité nettement inférieure aux versions haut de gamme, comme son remplaçant d’ailleurs.
Gardons notre souffle pour le petit dernier : l’Alpha 99, dont le prix moyen (environ 1690€) n’a pas entamé sa capacité à tolérer les forts écarts de luminosité. En revanche, si sa construction est correcte, comme les autres, il souffre d’une sensibilité très moyenne.
Et voilà ! Beaucoup de choix avec des noms issus d’un service
marketing à couper le souffle dont on se demande parfois s’ils sont bien sérieux… hormis l’α99, ils sont à ce point similaires qu’on s’y perd complètement ! J'espère que ce résumé vous aidera dans votre
choix.
Comment décider ? Tout dépend de vos finances bien sûr, ainsi que de vos aspirations. Faites-vous de la vidéo, allez-vous travailler pour des photos publicitaires… ? A vous de choisir la combinaison la plus intéressante, évidemment qui peut le plus peut le moins et quand on peut, on regrette rarement le haut de gamme !
Vous l’aurez compris, à mon sens, si on peut se le permettre, autant investir dans l’α7RIII, sinon se rabattre sur la première version. Enfin, l’α7 offre également un rapport qualité/prix très alléchant qui doit permettre à « n’importe qui » de rester dans le plein format.
Et qui sait, si on se croise sur une
falaise ou dans une forêt, j'aurais peut-être l'occasion de vous demander de me prêter votre jouer contre le mien et j'aimerais bien tester l’α7RIII !
Pentax
La marque bien connue des amateurs de moyen format se lance dans 24x36 avec un retard consommé… mais pas sans argument ! Bien conçu, tropicalisé évidemment, le K1 mark II offre des performances très convaincantes, notamment en termes de sensibilité et de dynamique qui en font un outil de choix pour un prix très intéressant (environ 1800€).
J'en ai peu parlé jusque-là, mais l'écran orientable qui respire la fiabilité s’avère
parfois extrêmement pratique quand on doit poser un cadre sans avoir la place de mettre sa tête derrière le viseur ! Lors de la sortie de sa première version, c'était d'ailleurs un sacré
argument (boudé chez la concurrence, mais vite imité).
Sans avoir eu la
possibilité de le tester en conditions, j’ai aimé la prise en mains et ses caractéristiques de haute volée. Pour aller plus loin, ne serais-je pas « couvert » d’objectif Nikon, j’aurais
volontiers ajouté la bête à la liste du Père Noël en boîtier complémentaire !
J'ai quand même apprécié le commentaire du vendeur au salon de la photo : "vous n'avez qu'à revendre votre matériel et venir chez Pentax !" Oui... on va faire ça.
Je ne parle pas des moyens formats de la marque, hein ! Parce qu'à ce compte là, offrez-vous directement un hasselblad et on en parle plus !
Les objectifs zoom
Nikon
Rappelons que quelque soit la marque, il faut un grand angle, aussi lumineux que possible, avec des déformations minimales.
Chez Nikon, pas de problème, il n’y a qu’une star incontestable dans le domaine : le Nikkor AF-S 14-24mm f/2.8G ED. Dans ce bijou (à environ 1800€, le terme n’est pas excessif), tout y est ! Vous ferez néanmoins attention au bouchon...
Je peux vous garantir que beaucoup de collègues et moi-même avons rencontré des
problèmes avec lui : il est de qualité, mais très encombrant, sur un objectif très lourd, il est fréquent de le casser ou de le perdre (en le laissant quelque part parce qu'il est encombrant).
Entre 30€ et 40€ le remplacement (si, si...).
Enfin, quand vous êtes au 14mm, soit presque tout le temps, la lentille est très proche de l’extrémité de l'objectif, insuffisamment protégé par les deux grands ergots en plastique, prenez garde à elle... ça fait mal de la rayer, voire pire. C'est un problème récurrent avec ce genre de lentilles vous me direz.
Beaucoup plus abordable et d’excellente qualité, le Nikkor AF-S 16-35mm f/4G ED VR
peut être un excellent compromis, même si on perd nettement en luminosité, avec une focale minimale plus importante…et ça, sincèrement, c'est problématique.
Sa plage de focale plus large, sa qualité générale très satisfaisante et le système de réduction de vibration (VR) sont des atouts appréciables. Enfin, on le trouve autour de 1250€, une économie significative.
Canon
Chez Canon, le choix est plus complexe… Il y a en effet deux prétendants réels et une troisième solution possible : le EF 11-24mm f/4L USM ; le EF 16-35mm f/2.8L II USM ; le EF 8-15mm f/4L Fisheye.
Ces trois objectifs sont intéressants ! La focale la plus courte du Fisheye peut sauver dans les endroits les plus exiguës qui sont fréquents lorsqu’on photographie les petits appartements parisiens… Attention cependant aux déformations (très) conséquentes et à l’ouverture « limitée ». On le trouve autour de 1140€.
Le second offre un piqué exceptionnel avec une focale royale et une déformation tout
à fait correcte… mais son ouverture peut devenir un problème ! C’est un objectif très haut de gamme, qu’on choisira d’autant plus volontiers qu’on a acquis un boîtier exigeant… surtout quand
on sait qu’il coûte approximativement 3200€ !
Le dernier, plus lumineux est aussi d’une qualité indiscutable ; quant à sa plage de focales, elle peut s’avérer un atout intéressant (notamment à l’extérieur), pour un prix plus abordable, à savoir environ 1500€.
A mon sens, le choix se fera entre les deux UGA non Fisheye, en fonction de vos besoins, moyens et de votre approche de l’exercice. Le piqué extraordinaire du 11-24mm et sa focale sont vraiment agréables, mais il faudra plus souvent travailler au pied, donc perdre du temps, pour compenser l’ouverture. Le second est financièrement plus accessible et plus facile à utiliser… A vous de voir, j'opterai plus volontiers pour celui-là !
sony
Chez Sony, il y a trois zooms utilisables destinés au plein format.
Le premier qu’on peut acheter autour de 2300€ est le Zeiss Vario-Sonnar T*16-35mm F/2.8 ZA SSM qui se décline en deux versions I et II présentant des caractéristiques similaires plutôt « décevantes » (du point de vue d’objectifs très haut de gamme)...
Le problème sera donc de faire un choix avec le troisième, à savoir le Vario-Tessar T*16-35mm F/4 ZA OSS dont les caractéristiques sont nettement plus satisfaisantes (même si on est encore loin du Nikkor !) pour un prix abordable (environ 1200€), mais avec une ouverture un peu limitée qui peut s’avérer pénible à l’usage.
Attention, ces outils sont amplement suffisants pour la majorité des prises de vue d’intérieur, mais la qualité exceptionnelle du boitier le plus prestigieux de la marque me semble largement supérieure à celle des objectifs, ce qui est extrêmement dommage…
Tamron
Sortons enfin du giron des trois monstres pour parler du Tamron 15-30mm F/2.8 Di VC USD G2. Cet objectif zoom est une véritable alternative aux concurrents de luxe comme le Nikkor 14-24mm ou le 11-24mm de chez Canon pour un prix beaucoup plus abordable, surtout comparé à ce dernier, puisqu’il se trouve aux alentours de 1250€.
Sa construction est tout à fait correcte, avec un piqué excellent, un vignettage et une aberration chromatiques contrôlés. Il jouit qui plus est d’un stabilisateur qui, s’il n’est pas vraiment essentiel pour nous, peut s’avérer occasionnellement utile (d’autant plus si vous faites de la vidéo à côté).
En d'autres termes, si je n'avais pas une maladie mentale très appréciable pour Nikon, j'aurais probablement acheté celui-ci.
sigma
Sigma signe encore
un objectif haut-de-gamme avec son 12-24mm F/4 DG HSM dont les caractéristiques sont très proches du bijou de Nikon avec quand même 2mm de gagner. Ça peut sembler ridicule dit comme ça, mais je
vous garantis que ça peut arranger des situations ! Notamment en utilisant le pied qui prend un peu de place.
Son prix avoisinant les 1400€ le place honnêtement près de ses concurrents et surtout les ingénieurs de la marque ont bien
réussi à maîtriser la distorsion, même à la focale extrême, qui nous intéresse particulièrement.
C'est un excellent choix également.
Les objectifs à focale fixe
Il est bien fréquent que les objectifs de ce type offrent une qualité supérieure aux zooms ou équivalente pour un prix incroyablement plus doux. Il peut donc être très tentant de se diriger vers ce genre de matériel, mais je le déconseille malgré tout !
En situation, même si vous garderez très souvent la focale minimale du zoom, vous aurez besoin de la modifier ponctuellement, or il est très difficile de se déplacer dans ce genre d’environnements… on peut se retrouver dans des situations complexes, surtout si on a un capteur offrant un nombre de pixels limité et donc des facilités de recadrage presque nulles.
C’est un choix un peu risqué, mais réalisable… et financièrement très intéressant !
irix
Pour démarrer avec
un peu de fraîcheur, je vais présenter rapidement ce nouveau venu découvert au dernier salon de la photo (donc testé sur place et pas en conditions). La prise en mains est excellente, ça respire
la qualité et bien évidemment, ce qui m'a attiré, c'est cette focale extrêmement large.
Je ne l'ai pas encore acheté, mais j'espère faire une mise à jour sur le sujet bientôt... en tout cas, la déformation m'a semblé gérable, mais tout de même bien présente, donc encore plus exigeante pour ce qui nous concerne.
Les caractéristiques sont excellentes et les tests croisés concluants, j'ai donc tendance à le recommander, d'autant que son prix de 650€ le place dans la catégorie des jouets très abordables.
nikon
Le Nikkor 14mm F/2.8D ED est une très bonne optique dont la construction et les caractéristiques sont équivalentes à celles du zoom… pour un prix quasi identique ! Soit autour de 1400€. Il va sans dire que je recommande l’investissement dans 14-24mm sans réserve.
Canon
Le 17mm F/4L TS-E est un objectif à décentrement de très haute volée extrêmement séduisant, mais si ces caractéristiques sont exceptionnelles, ses défauts sont nombreux.
L’ouverture « limitée » pour commencer ; l’absence de pare-soleil (donc de protection pour la lentille proéminente) ; une focale minimale « assez élevée » ; une mise au point manuelle uniquement ; un prix situé autour de 2100€.
Je recommande clairement l’un des deux zooms UGA de la marque, mais si vous avez envie de faire des photos d'architecture par exemple, le décentrement est un avantage considérable.
sony
Avec Zeiss, Sony offre deux focales fixes intéressantes : la Zeiss Distagon T* ZF2 15mm F/2.8 et la Zeiss Distagon T* ZF2 18mm F/3.5.
Les deux sont de
bonne qualité, avec un piqué raisonnable, une distorsion et une aberration chromatique contrôlées. En revanche, le second objectif offre une focale et une ouverture nettement moins appréciables,
mais la différence de prix est notable ! Environ 2350€ pour le premier contre 1150€ pour le second.
Je conseille donc d'opter pour un zoom et pas forcément de la marque, mais plutôt de Tamron ou Sigma.
Samyang
La « petite surprise » (pour moi) et une véritable alternative vient du Samyang 14mm F/2.8 ED AS IF.
Bien que non stabilisé (ce qui n'est pas très important) et ne disposant que d’une mise au point manuelle (ce qui est assez contraignant en revanche), cet objectif est d’une qualité remarquable avec une focale et une ouverture parfaitement satisfaisantes… le tout pour environ 350€ ! Qui dit mieux ?
Quand on n’a pas (encore) la possibilité d’acheter un zoom de qualité, on trouvera ici de quoi travailler professionnellement sans rougir.
La sphère APS-C
les boîtiers
Certains auront noté que je me suis cantonné aux capteurs plein formats et aux objectifs associés. Quid des autres tailles de capteurs ?
Je m’abstiendrais de m’étendre sur les moyens formats qui ne présentent aucun intérêt pour cet exercice précis, même si on a tous fini par regarder les modèles de luxe « pour voir ». Maintenant, je n’empêche personne de s’offrir un Hasselblad H6D-100c à 35 000€ par plaisir !
Inutile également de nous attarder sur les formats « grands publics » divers, puisque nous parlons ici de travailler de manière professionnelle.
Force est de constater que le plein format est l’outil idéal pour cette activité, néanmoins, prenons quelques instants pour nous pencher sur le cas des capteurs APS-C et équivalents.
Première remarque, le coefficient de conversion (de la focale) complique durement le travail ! Ainsi, un 16mm se transforme en « équivalent 24mm », ce qui est clairement un obstacle ! Problématique, mais pas insurmontable.
Ensuite, les objectifs proposés pour les APS-C (DX chez Nikon) sont clairement de moins bonne qualité et parfois même tout à fait médiocres, ce qui m’amène à rappeler ici qu’il vaut nettement mieux un bel objectif sur un boîtier moyen que l’inverse ! Il n’y a aucun problème à coupler un objectif « plein format » à un capteur APS-C… sinon le coefficient de conversion !
En résumé, l’investissement dans un boîtier avec un petit capteur relève de la contrainte forte et doit se limiter au très haut de gamme du genre.
Les concurrents sont plus nombreux cette fois-ci, notamment en termes d’objectifs. J’ai tenté de mettre en valeur ce qui m’a semblé le plus cohérent, en rappelant qu’en première intention, je ne recommande aucun des matériels qui suivent !
Le D7200 de Nikon (environ 850€) est la seule option chez Nikon et est compétitive au regard de la concurrence. Ses qualités dépassent même le très bon Canon 7D mark II (Environ 1500€) et par extension à l’A77 II de Sony (environ 900€).
En revanche, le
K-3 (et son frère le K-3 II) de Pentax présente des caractéristiques très séduisantes, à commencer par une dynamique encore plus élevée que son meilleur concurrent et une construction de qualité
pour environ 1000€. Enfin, le Fujifilm X-T2 est cher (autour de 1700€), mais tout à fait excellent.
Voilà pour un tour d'horizon rapide des boîtiers.
Les objectifs
Fuji XF 14mm F/2.8R ; cet objectif non tropicalisé offre une qualité générale satisfaisante pour un coût d’environ 800€. Son ouverture est excellente et sa focale intéressante (n’oubliez pas de multiplier par 1,5 pour obtenir un équivalent 24x36).
Pentax 10-17mm F/3.5-4.5 ED ; Voici un Fisheye aux focales intéressantes, mais à la distorsion très problématique et donc la qualité générale reste moyenne. Accessible autour de 380€, l’ouverture pose également problème.
Sigma 12-24mm F/4.5-5.6 DG HDM II ; cette optique d’une qualité moyenne croule sous les problèmes, à commencer l’ouverture beaucoup trop juste. Sa distorsion n’est pas non plus négligeable. A 750€, je le déconseille franchement.
Sigma 8-16mm F/4.5-5.6 HSM ; pour environ 650€, ce zoom offre des performances proches de celles du précédent, avec un net avantage en ce qui concerne les focales utilisables. La qualité du piqué reste moyenne et l’ouverture problématique.
Tamron 10-24mm F/3.5-4.5 SP Di II LD ; Contrairement à son confrère conçu pour le plein format, ce zoom est assez médiocre, avec une distorsion réelle. Les focales sont intéressantes et l’ouverture passables également. On le trouve autour de 400€.
Tokina AT-X Pro 11-20mm F/2.8 ; c’est la première véritable alternative pour les petits capteurs. L’optique est correcte (sans plus) avec une distorsion, une aberration chromatiques et un vignettage contrôlés. Sa plage de focales et son ouverture sont tout à fait correctes, le tout pour un peu moins de 600€.
Nikon 10-24mm AF-S DX F/3.5-4.5 ; voici un autre zoom potentiellement utilisable offrant des caractéristiques proches du précédent, avec néanmoins une ouverture limitée. A 200€ de plus, on choisira plutôt le Tokina à moins de vouloir absolument un Nikkor.
Canon EF 10-22mm F/3.5-4.5 USM ; Cet objectif offre une distorsion minime appréciable et une plage de focales intéressantes. En revanche, son ouverture et son piqué limités sont des obstacles réels pour un prix situé autour de 530€.
Sony E 10-18mm SEL F/4 OSS ; Une fois de plus, l’objectif de la marque est un peu décevant. En dépit d’un aspect et d’une construction de qualité, offrant des focales pratiques et une ouverture, certes limitée, mais constante, la qualité optique est très moyenne. Pour environ 700€, on est en droit d’attendre mieux.
Sans être exhaustif (du tout, d'autant que de nouveaux venus arrivent régulièrement), voici de quoi vous aider à vous y retrouver et surtout à vous équiper au mieux pour photographier les intérieurs de vos voisins plus ou moins proches !
Néanmoins, si vous souhaitez poursuivre vous-mêmes vos investigations, je vous conseille vivement le site DXOmark (http://www.dxomark.com/) pour comparer vos futurs outils, c’est loin d’être le seul site pertinent, mais leurs analyses font clairement référence dans le milieu.
Vous pouvez également vous rendre sur des sites comme Photozone, DpReview, Focus numérique et bien d’autres plus ou moins pertinents !
J’espère vous avoir été utile et je vous souhaite bonne chance à tous dans cette belle aventure !
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