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J13 – 25 Novembre 2018 : Je ne résiste pas (pourquoi faire ?) à l'idée de quelques clichés rapides au lever du soleil avant
de reprendre la route...
Mais bon... le trajet en perspective est long, il ne faut donc pas lambiner. Nous partons donc pour la célèbre oasis de Siwa à la frontière libyenne. Chemin faisant, des hordes de camionnettes plus ou moins blanches se livrent à un balai complexe et synchronisé avec des centaines d’Égyptiens qui font des signes sur le bord de la route.
Je m'autorise un temps raisonnable d'observation molle mêlée d'une certaine perplexité
devant cette forme de communication inconnue, avant de solliciter une explication de Raed. J’apprends donc qu’il s’agit de transports en commun privés et que les personnes indiquent la direction
où ils veulent aller. Si la camionnette s’y rend et qu’elle a de la place, elle n’hésite pas à dévisser sauvagement pour aller récupérer ce nouveau client. En Égypte, comme semble-t-il dans toute
l'Afrique du Nord et le Proche-Orient, au-moins, nos concepts rigides de codes de la route sont assez obscurs. Aussi n'est-il pas improbable de croiser un véhicule en contre-sens sur
l'autoroute.
Bref, le seul moment marquant de ce début de voyage, c’est quand une de ces fameuses
camionnettes se jette devant notre 4x4 et pile sauvagement. Des hommes en sortent et se livrent à ce qui me semble être une danse à la chorégraphie agressive, puis essayent de jeter un caillou
sur la voiture qui refuse de s'arrêter, visiblement en vue d’évacuer leur frustration… Quelque chose m'échappe... la manœuvre est à la fois si inattendue et si maladroite que j'ai besoin de la la
confirmation de mon guide pour être certain qu’il s’agissait bien d’une tentative de vol à l’arrachée. « C'est très rare », me dit-il calmement. Ah bon.
La monotonie du voyage n’est brisée que par les nombreux et pénibles contrôles policiers qui s’accentuent fort logiquement jusqu’à Siwa où on veut à nouveau nous faire accompagner par une voiture de police. Une fois encore, la signature d’une décharge nous évite cette compagnie indésirable.
Je jette rapidement mes affaires dans un hôtel très sympathique quoique assidûment fréquenté par des moustiques voraces et je profite des derniers instants de lumière pour une visite rapide de la vieille forteresse… sauf que je me paume. Mais alors complètement... finissant dans un dédale antédiluvien en pleine nuit, avec plusieurs milliers d’euros de matériel autour du cou. Sans être particulièrement superstitieux, je confesse un certain malaise. Les habitants du quartier ne roulent pas exactement sur l’or et j'imagine qu'à leur place, la tentation serait grande. Ce sont finalement deux chiens errants particulièrement agressifs (sussucre ?) qui me poussent à abandonner la recherche de l’entrée et à faire demi-tour.
Il faut me contenter d’un petit cours sur la ville qui est en fait essentiellement composée de berbères où la tradition impose notamment des règles extrêmement strictes concernant les femmes. Je parle bien de tradition et non pas de lois musulmanes, car contrairement à ce qui se dit souvent, ce n’est pas nécessairement lié. Bref, les femmes sont évidemment couvertes de la tête aux pieds et grillagées, mais ce n’est pas tout… Elles n’ont pas le droit de sortir seules ni de toucher le sol, il n’est donc pas rare de voir les femmes de la maison sur une charrette conduite par « l’homme », qui peut être un enfant de 7 ans. Ils vont jusqu’à refuser les ânesses dans les marchés (les « courses » étant forcément réalisées par les hommes puisqu’il faut sortir).
Sans vouloir faire mon colonisateur, j’ai du mal. Au-moins, en buvant un petit thé réparateur après cet échec à la forteresse, j’apprends une expression amusante pour dire « c’est très bien » au restaurant : « meia meia », ce qui veut dire littéralement « 100 100 ».
Carnet de route photos - Égypte Partie 12
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