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J4 – 16 Novembre 2018 : C’est la fête ! La maladie bat son plein et le premier voyage dans le désert se prépare. Je
suis en effet venu visiter l’ouest du pays jusqu’aux frontières de la Lybie (pays en guerre il est vrai, mais bon y a bien des attentats à Paris…). Nous partons tôt (Raed, le guide, son aide, une
touriste égyptienne vivant au Canada et moi-même) pour la Vallée des Baleines (Wadi el Hitan).
Autant dire que mon sang saturé de médicaments me permet d’afficher crânement l’énergie débordante du gastéropode bicentenaire au soleil estival, mais bon… au-moins j'aurais la paix avec les appareils. Si j’arrive à m’en servir.
On fait un premier arrêt dans l’oasis de Fayoum, près du lac Qarun et plus particulièrement dans l’Auberge du Fayoum où ce brave Winston (Churchill) venait chasser le canard avec le roi Farouk (vous savez, le tonton pharaon de la princesse).
Image extraite du film OSS 117, le Caire Nid d'Espions réalisé par Michel Hazavanicius en 2006.
C’est à la Gebel el Medawra (la montagne du plateau rond… vous comprenez pourquoi je laisse le nom arabe) que nous faisons notre première réelle visite pour découvrir le fossile d’une baleine à quatre pattes (première fois en Afrique). Les lieux grouillent d’adolescents égyptiens surexcités par le voyage en bus, alors on se taille rapidement. Les selfies, c’est pas mon truc.
On arrive en fin de matinée dans la Vallée de la Baleine. Pour l’anecdote, d’après ce qu’on m’a raconté (je n’ai pas vérifié), c’est un lieu découvert assez « récemment » par des Allemands qui ont retrouvé les carnets d’un de leurs compatriotes explorateurs conservés dans leurs archives. Notre guide, grand connaisseur du désert, se serait retrouvé un tantinet vexé qu’on lui apprenne depuis les États-Unis (via un article de magazine) qu’il y avait une « vallée de la baleine » dans « son désert ». Faut admettre, c’est désagréable.
Du coup, le voilà parti en 4x4 pour débusquer des traces dans le désert qui pourraient être celles laissées par l’expédition (qu'il estime à 2-3 voitures pour des traces d’environ 4-6 mois). Il les retrouve, les remonte et tombe sur des fossiles d’animaux datant de l’époque où la région était recouverte par les eaux. Joie.
Rapidement, la nouvelle se répand et les pillards, occidentaux pour un bon nombre, fondent sur les lieux. Il décide donc de prévenir le gouvernement égyptien qui fait classer le site par l’UNESCO et se fait un plaisir de ne pas l’inviter à l’inauguration. Normal.
Bref, nous arrivons donc en fin de matinée sur ce lieu fort intéressant où on découvre encore de splendides fossiles de baleines dont le grand Basilosaurus Isis (18m pour 5-6 tonnes) et les Dorudon Atrox (4-5m) qui servaient de proies au premier il y a environ 40 millions d’années, pendant l’Éocène.
De nombreux fossiles parsèment la vallée, on peut notamment voir des traces de mangroves datant de l’époque où la mer de Thétys recouvrait ce qui est maintenant un désert aride. J’ajoute qu’il est d’autant plus impressionnant de constater des modifications aussi radicales que notre mode de vie provoque un réchauffement climatique accéléré… « Food for thoughts » comme disent les Anglais.
Force m’est d’admettre qu’à notre arrivée, j’errais plus comme un cadavre sur le point de rejoindre les fossiles que comme un photographe avide de découvertes. J’ai d’ailleurs manifestement choquée une jeune égyptienne en restant plusieurs dizaines de secondes à regarder dans le vide en attendant que la seconde rafale de drogues légales fasse effet. Elle s’en remettra.
Nous voici donc slalomant (doucement) entre les monticules rocheux et les fossiles dans cet environnement désertique impressionnant dont on peut vanter la qualité de l’aménagement, ce qui n’est pas si fréquent dans le pays, soit dit dans vouloir froisser personne. Le ciel couvert demande un peu d’attention pour profiter les rayons de soleil perçant ponctuellement les nuages. J’aurais aimé être plus dynamique.
Le soir, on dresse le camp dans nos tentes un peu à l’écart, puis on nous propose un dîner de nantis, préparé à l’avance et servi avec beaucoup de gentillesse. Un fennec totalement désintéressé vient voir comme ça si, par hasard, on aurait pas un morceau de viande dont on ne saurait que faire. Le bougre me prend par surprise au crépuscule, tout juste ai-je temps de sauter dans ma tente pour attraper mon boîtier qu’il fout le camp avec un morceau de viande. L’ingrat. Les petits canidés se montreront extrêmement taquins pendant ce voyage…
Carnet de route photos - Égypte Partie 4
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